A la rencontre des minorités ethniques: les Bedik et les Bassari


Les Bedik vivent principalement dans la région de Kédougou . On parle de la culture Bedik et du peuple bedik mais la langue est appelée mënik. Elle est parlée par environ 1500 locuteurs selon la sous-préfecture de Bandafassi.
Leur implantation dans la zone remonte vers la fin du 13ème siècle, début 14ème siècle. Les deux villages bedik les plus anciens sont Ethiowar et Iwol. Cependant, il existait, avant Ethiowar, un autre village du nom d’Ifaafël, habité par les Camara.
Près du massif de Bangomba se situent les villages de Bandata et Cobo, dont les habitants seraient originaires d’Ethiowar. Autour du massif de Bademba, sont localisés d’autres villages bédik tels que Iwol, Ethies haut, Ethies bas, Andiel, ainsi que de récentes créations habitées à l’origine par des bédik venant d’Iwol. Il s’agit de Mangama, Dambukoy, Ninderfeŝa (actuel Ninefescha), Oussounkala, Kurungoto, Madaces et Sinthouroudji à proximité de la Guinée Conakry.
Sur le plan culturel, la culture bédik a beaucoup de ressemblance avec la culture mandingue. Leur patronymie, avec des noms de famille tels que Keita, Camara, Samoura et Kanté, ressemble fort à celle des mandé. L’histoire orale relatée fait référence en effet à la migration de cette ethnie qui viendrait du Mali et se serait installée dans cette zone pour fuir la guerre et l’islamisation. Leurs récits et beaucoup de leurs chansons lors des cérémonies rituelles font référence à Soundjata Keïta (XIIIe siècle) mais surtout à Alpha Yaya et à sa pénétration dans cette zone.
A la découverte du patrimoine bédik
Chez les Bédik, plusieurs fêtes (Maccako ou fête de la récolte, Macaang pour la fin des récoltes, Meréch destinée aux enfants précédant l’initiation) visant à renforcer la cohésion sociale sont annuellement organisées. La plus importante est la Gamond qui se tient au mois de mai, juste avant le début de la saison des pluies. Etalée sur une semaine, elle constitue la période de retrouvailles de toute la diaspora bedik. L’ouverture de cette manifestation est précédée par une semaine de chasse qui mobilise tous les jeunes déjà initiés. Pendant leur absence, les femmes s’évertuent à préparer d’énormes quantités de bières de mil qui seront conservées dans des poteries soigneusement façonnées et décorées. Elles en profitent aussi pour se coiffer avec des motifs qui renvoient aux classes d’âge.
L'art capillaire est encore  autant un signe identitaire qu’un acte esthétique et de séduction chez les femmes bédik. Les tresses signalent ainsi l’appartenance, alors que les formes de décoration des tresses indiquent le statut et l’état social. Une tresse épaisse en forme de cimier part du sommet du crâne et retombe sur la nuque, et de fines nattes retombent sur les tempes et sont ornées en leur bout. Perles colorées, cauris, pierres blanches, postiches, rembourrages, sont judicieusement choisis pour structurer et décorer le cimier. Une ligne de cauris blancs «appelé  mathiambass  en mënik» qui va du front à la nuque ainsi que des clochettes et des pompons rouges, symboles de fécondité chez les femmes Bedik, sont fièrement montés.
La semaine de festivité de la Gamond, qui débute au lendemain de retour des chasseurs, est marquée par un riche répertoire de chants et de danses et une sortie quotidienne de plusieurs masques. Ces derniers, de par la couleur des peintures et des chants, renseignent sur l’appartenance aux différentes familles qui composent cette communauté.
 Menace sur l’extraordinaire patrimoine Bassari : quand le tourisme précède l’histoire
Estimés entre 10 000 et 30 000 répartis dans une région de collines frontalière, à cheval entre le Sénégal oriental et le nord de Guinée, les Bassari occupent les villages de Salémata, Etiolo et se retrouvent aujourd’hui en grand nombre à Kédougou, Tambacounda et Dakar. Ils  parlent la langue onyan et se répartissent principalement dans 7 noms de familles qui, généralement commencent toujours par un ‘B’ : Bangar, Bindia, Bianquinch ,Biès, Bonang, Boubane, Bydiar. La configuration de leurs terroirs et la conservation de leurs traditions sociales et culturelles ont fait l’objet de plusieurs recherches ethnologiques qui les ont placés dans le grand groupe Tenda qu’ils partagent avec d’autres groupes tels que les Bédik, les Coniagui et les Badiaranké.
Leur extraordinaire patrimoine jalousement entretenu, vivifié a plus attiré les chercheurs, et fait logique le tourisme, alors que la documentation de leur histoire est jusqu’à présent laconique. Que sait-on réellement de leur passé ? Sinon que pour d’aucuns ils seraient apparentés aux Bantous d’Afrique Centrale et Australe ; alors que pour d’autres leur histoire commence avec l’empire du Mali (ils auraient été des alliés de Soumaoro contre Soundjata) pour se poursuivre avec les guerres d’islamisation menées par les Peul. Quoi qu’il en soit, le relief de leurs territoires a grandement contribué à la préservation de leurs cultures et les deux combinés à ceux des Bédik et Peul ont fait l’objet du classement dans le Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. En effet, cultivateurs et chasseurs, les Bassari sont restés solidement attachés à leur religion du terroir et à un système social régi par des rites de passages entre les différentes classes. La culture matérielle associée à ces rites d’initiation est constituée, entre autres, du Lokouta où les génies bienfaiteurs qui habitent les grottes se réincarnent sur le porteur paré d’un disque de raphia et couvert d’une argile ocre. A cet effet, pour permettre le passage à l’âge adulte des combats rituels sont organisés entre les Lokouta et les jeunes initiés. La défaite de ces derniers, loin d’être une humiliation, sonne plutôt comme le signe d’une intégration réussi dans la classe sociale des hommes.

Comme chez leurs voisins Bédik, les Bassari ont un style de coiffure original. Les hommes à se raser la tête tout en laissant de longs cheveux au milieu et parfois à porter un cimier ; alors que les femmes se coiffent avec des modèles presqu’identiques aux Bédik (tresse épaisse en forme de cimier, partant du sommet du crâne et retombant sur la nuque ; de fines nattes retombant sur les tempes et ornées en leur bout. Perles colorées, cauris, pierres blanches, postiches, rembourrages).

Conscients du danger qui menace leur culture (mariages avec d’autres personnes appartenant à d'autres ethnies wolof, peul, malinké, etc. ; forte migration vers les centres urbains), ils ont créé des associations II.1. A
 la rencontre des Bédik

Les Bédik vivent principalement dans la région de Kédougou avec une extension d’une petite partie en Guinée. On parle de la culture bédik et du peuple bédik mais la langue est appelée mënik. Elle est parlée par environ 1500 locuteurs selon la sous-préfecture de Bandafassi.
Leur implantation dans la zone remonte vers la fin du 13ème siècle, début 14ème siècle. Les deux villages bédik les plus anciens sont Ethiowar et Iwol. Cependant, il existait, avant Ethiowar, un autre village du nom d’Ifaafël, habité par les Camara.
Près du massif de Bangomba se situent les villages de Bandata et Cobo, dont les habitants seraient originaires d’Ethiowar. Autour du massif de Bademba, sont localisés d’autres villages bédik tels que Iwol, Ethies haut, Ethies bas, Andjel, ainsi que de récentes créations habitées à l’origine par des bédik venant d’Iwol. Il s’agit de Mangama, Dambukoy, Ninderfeŝa (actuel Ninefescha), Oussounkala, Kurungoto, Madaces et Sinthouroudji à proximité de la Guinée Conakry.


(Source : Carte postale éditée par Marc Keïta du campement le « Bédik » à Indaar (Bandafassi).

Sur le plan culturel, la culture bédik a beaucoup de ressemblance avec la culture mandingue. Leur patronymie, avec des noms de famille tels que Keita, Camara, Samoura et Kanté, ressemble fort à celle des mandé. L’histoire orale relatée fait référence en effet à la migration de cette ethnie qui viendrait du Mali et se serait installée dans cette zone pour fuir la guerre et l’islamisation. Leurs récits et beaucoup de leurs chansons lors des cérémonies rituelles font référence à Soundjata Keïta (XIIIe siècle) mais surtout à Alpha Yaya et à sa pénétration dans cette zone.
A la découverte du patrimoine bédik
Chez les Bédik, plusieurs fêtes (Maccako ou fête de la récolte, Macaang pour la fin des récoltes, Meréch destinée aux enfants précédant l’initiation) visant à renforcer la cohésion sociale sont annuellement organisées. La plus importante est la Gamond qui se tient au mois de mai, juste avant le début de la saison des pluies. Etalée sur une semaine, elle constitue la période de retrouvailles de toute la diaspora bedik. L’ouverture de cette manifestation est précédée par une semaine de chasse qui mobilise tous les jeunes déjà initiés. Pendant leur absence, les femmes s’évertuent à préparer d’énormes quantités de bières de mil qui seront conservées dans des poteries soigneusement façonnées et décorées. Elles en profitent aussi pour se coiffer avec des motifs qui renvoient aux classes d’âge.
L'art capillaire est encore  autant un signe identitaire qu’un acte esthétique et de séduction chez les femmes bédik. Les tresses signalent ainsi l’appartenance, alors que les formes de décoration des tresses indiquent le statut et l’état social. Une tresse épaisse en forme de cimier part du sommet du crâne et retombe sur la nuque, et de fines nattes retombent sur les tempes et sont ornées en leur bout. Perles colorées, cauris, pierres blanches, postiches, rembourrages, sont judicieusement choisis pour structurer et décorer le cimier. Une ligne de cauris blancs «appelé  mathiambass  en mënik» qui va du front à la nuque ainsi que des clochettes et des pompons rouges, symboles de fécondité chez les femmes Bedik, sont fièrement montés.
La semaine de festivité de la Gamond, qui débute au lendemain de retour des chasseurs, est marquée par un riche répertoire de chants et de danses et une sortie quotidienne de plusieurs masques. Ces derniers, de par la couleur des peintures et des chants, renseignent sur l’appartenance aux différentes familles qui composent cette communauté.

II.2. Menace sur l’extraordinaire patrimoineBassari : quand le tourisme précède l’histoire
Estimés entre 10 000 et 30 000 répartis dans une région de collines frontalière, à cheval entre le Sénégal oriental et le nord de Guinée, les Bassari occupent les villages de Salémata, Etiolo et se retrouvent aujourd’hui en grand nombre à Kédougou, Tambacounda et Dakar. Ils  parlent la langue onyan et se répartissent principalement dans 7 noms de familles qui, généralement commencent toujours par un ‘B’ : Bangar, Bindia, Bianquinch ,Biès, Bonang, Boubane, Bydiar. La configuration de leurs terroirs et la conservation de leurs traditions sociales et culturelles ont fait l’objet de plusieurs recherches ethnologiques qui les ont placés dans le grand groupe Tenda qu’ils partagent avec d’autres groupes tels que les Bédik, les Coniagui et les Badiaranké.
Leur extraordinaire patrimoine jalousement entretenu, vivifié a plus attiré les chercheurs, et fait logique le tourisme, alors que la documentation de leur histoire est jusqu’à présent laconique. Que sait-on réellement de leur passé ? Sinon que pour d’aucuns ils seraient apparentés aux Bantous d’Afrique Centrale et Australe ; alors que pour d’autres leur histoire commence avec l’empire du Mali (ils auraient été des alliés de Soumaoro contre Soundjata) pour se poursuivre avec les guerres d’islamisation menées par les Peul. Quoi qu’il en soit, le relief de leurs territoires a grandement contribué à la préservation de leurs cultures et les deux combinés à ceux des Bédik et Peul ont fait l’objet du classement dans le Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. En effet, cultivateurs et chasseurs, les Bassari sont restés solidement attachés à leur religion du terroir et à un système social régi par des rites de passages entre les différentes classes. La culture matérielle associée à ces rites d’initiation est constituée, entre autres, du Lokouta où les génies bienfaiteurs qui habitent les grottes se réincarnent sur le porteur paré d’un disque de raphia et couvert d’une argile ocre. A cet effet, pour permettre le passage à l’âge adulte des combats rituels sont organisés entre les Lokouta et les jeunes initiés. La défaite de ces derniers, loin d’être une humiliation, sonne plutôt comme le signe d’une intégration réussi dans la classe sociale des hommes.

Comme chez leurs voisins Bédik, les Bassari ont un style de coiffure original. Les hommes à se raser la tête tout en laissant de longs cheveux au milieu et parfois à porter un cimier ; alors que les femmes se coiffent avec des modèles presqu’identiques aux Bédik (tresse épaisse en forme de cimier, partant du sommet du crâne et retombant sur la nuque ; de fines nattes retombant sur les tempes et ornées en leur bout. Perles colorées, cauris, pierres blanches, postiches, rembourrages).

Conscients du danger qui menace leur culture (mariages avec d’autres personnes appartenant à d'autres ethnies wolof, peul, malinké, etc. ; forte migration vers les centres urbains), ils ont créé des associations dynamiques afin de mieux aider à documenter et sauvegarder la richesse de leur patrimoine.
dynamiques afin de mieux aider à documenter et sauvegarder la richesse de leur patrimoine.