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Le déclin de
l’empire du Ghana et de celui du Mali a été un tournant dans le peuplement de
la région de Kédougou. En effet, les malinkés sont les premiers à prendre le
chemin de l’immigration après la dislocation de l’empire du Ghana. Le climat d’insécurité qui régnait après le
déclin du royaume mandingue a poussé
plusieurs groupes ethniques à prendre le
chemin de l’exil. C’est ainsi, que la première vague de migrants mandingues
arrive dans le village de Kédougou dès le XIIIème siècle. Vue, les
atouts physiques qu’offre le village, les « colons mandingues »
s’installèrent à Kédougou et commencèrent à développer leurs activités socio-économiques. Les malinkés ou mandingues seront par la
suite rejoints par des vagues successives de migrants peulhs fuyant les
persécutions récurrentes des soussous, Bangar O I (2004).
Les soninkés et les
djalounkés viendront progressivement renforcer la diversité ethnique de la
population. Cette thèse est d’ailleurs,
défendue par Toupane T R (2006) dans son mémoire de maîtrise. Cependant, les
guerres saintes menées par Alpha Yaya Timbo bé au XIXème siècle ont
beaucoup ralenti les vagues de peuplement de la région de Kédougou. Les querelles intestines ont également paralysé
le fonctionnement politique de l’ensemble de la sous-région. C’est après
l’apaisement des tensions et surtout la fin des guerres d’islamisation au XIXème
siècle que Kédougou a commencé à accueillir de nouveaux flux migratoires. La
proximité de la région de Kédougou avec la Guinée Conakry fait que bon nombre
des flux migratoires du XIXème siècle viennent du Fouta Jalon. Le
brassage des peuples a donné naissance une communauté mixte avec des valeurs et
une identité culturelle qui leur est propre. Après la victoire décisive de la
famille Bâ sur les guerriers du roi Alpha Yaya
Timbo bé, Maciré Bâ fonda de façon officielle la ville de Kédougou en
1825. Les politiques développées par Maciré
Bâ à l’époque favorisèrent d’avantage le brassage des peuples et les métissages
culturels, MDCL (2012).A la fin des résistances armées en Afrique de l’Ouest et
la pacification des colonies françaises, le gouvernement colonial s’appuie sur
la famille Bâ pour diriger la province de Niokolo Koba. Le peuplement de
Kédougou s’est poursuivi durant toute l’occupation coloniale. D’ailleurs, le
développement progressif des voies de communications dans les colonies
françaises a facilité le déplacement des populations. C’est pourquoi, les flux
migratoires qui convergeaient vers Kédougou venaient non seulement de
l’intérieur du Sénégal mais aussi du Mali et de la Guinée Conakry. A
l’indépendance, la région de Kédougou accueille cette fois ci d’important flux
migratoires venant massivement de la Guinée Conakry. En effet, la population
guinéenne fuyant le régime dictatorial du président Hamed Sékou Touré trouve
refuge à Kédougou. Les importants gisements miniers découverts dans la région
attirent d’avantage plus de migrants étrangers. Cette fois ci les flux
migratoires proviennent de l’Afrique et des pays occidentaux.