L’érosion des
sols a un grand impact dans le vécu quotidien des populations à travers les
différentes conséquences qu’elle engendre. Ce phénomène naturel est aussi connu
des civilisations antérieures et a laissé des traces indélébiles dans les zones
fortement touchées, de même que sur les reliefs. En effet, l’érosion des sols
au Sénégal ne date pas d’aujourd’hui, elle a été signalée depuis l’époque
coloniale. C’est pourquoi durant cette période, des campagnes de reboisement étaient
organisées dans les milieux les plus touchées et les endroits vulnérables. Par ailleurs, plusieurs
études ont été faites et des politiques de gestion environnementale mises en
place dans l’ensemble du territoire national.
Depuis l’indépendance, cette politique est poursuivie par le gouvernement sénégalais et se
manifeste par la mise sur pied en 1993 du Ministère de l’Environnement et de la
Protection de la Nature (MEPN), de l’Institut National de Pédologie (INP), du
Centre de Suivi Écologique (CSE) et
l’initiation de différents projets comme le CONSERE, le GRNE, le PAFS …
La décentralisation des compétences de l’Etat dans
tout le pays, l’implication et la responsabilisation des populations locales
dans la gestion de leur environnement viennent s’ajouter aux différentes
stratégies de lutte contre l’érosion. En plus de ces politiques
environnementales, la population sénégalaise a suivi les mêmes pas de l’Etat.
Elle a développé avec l’appui de certaines ONG et instituions internationale un
ensemble de stratégies pour lutter contre l’érosion des sols au Sénégal. Ces
stratégies se manifestent à travers les cordons de pierre, le paillage, le
reboisement. D’ailleurs, pour diminuer les impacts négatifs des fertilisants
chimiques sur l’environnement, la population est initiée à la production de bio-engrais
dans certaines localités du pays. C’est
dans le même sillage, que des fourneaux (fourneaux jambaar) qui ont une
faible consommation en charbon de bois ont été mis à la disposition des
consommateurs afin de réduire la demande en charbon de bois.
En vertu de tous ces efforts déployés par l’État,
ces politiques et projets s’avèrent inefficaces devant le boom démographique,
la mauvaise gouvernance et les
péjorations climatiques que connait le
pays depuis ces dernières années. Cette forte croissance démographique entraine
une forte pression sur les terres et sur les ressources naturelles disponibles.
La région de Kédougou, plus précisément la commune, n’a pas échappé à tous ces
problèmes qui touchent tout le pays. En outre, la commune de par sa position carrefour, a connu une
augmentation considérable de sa population avec comme corollaire une occupation
anarchique des espaces libres. Cette situation combinée à l’augmentation des activités humaines et des besoins en
ressources naturelles entrainent une consommation excessive des ressources
naturelles conduisant ainsi à un renouvellement très lent des ressources voire un
non renouvellement de ces dernières.
L’érosion des sols comme les changements climatiques
est un phénomène naturel. Il est le fruit de la combinaison des facteurs
naturels et anthropiques. En effet, les facteurs naturels favorisent son
apparition dans les milieux naturels. Par contre, les facteurs anthropiques
contribuent activement à son accentuation. Ainsi, le passage répété du feu tue
les microorganismes du sol et réduit sa perméabilité. La réduction en cendre de
la matière organique perturbe les cycles biochimiques du sol et conduit à son
un rapide appauvrissement. Quant à l’exploitation abusive des ressources
forestières, elle fragilise le couvert végétal et ouvre la voie à l’éro